Le texte qui suit est une copie de l'article écrit en néerlandais(*) sur NOODPLANNING 2.0 par Tinneke Dereymaeker - Merci à elle et l'équipe de ce site pour l'autorisation de partage (plus d'info en bas de page).
[ https://noodplanning.weebly.com/blog/het-lokaal-psychosociaal-interventieplan-het-zoveelste-bundeltje-papier-in-de-noodplanningskast ]
(*)Initialement traduit via Google, le texte a fait l'objet d'une relecture par son auteur. Encore merci à elle.
#NIPlab est le nom du groupe de coordinateurs en planification d'urgence de la province d'Anvers qui gère le blog NOODPLANNING 2.0
Les villes et les communes sont censées se préparer à la prise en charge psychosociale des personnes touchées par les situations d'urgence. La dernière circulaire ministérielle PIPS de 2017 stipule que chaque autorité doit, au minimum, être en mesure d'activer un réseau PIPS local, qui peut regrouper et accueillir les impliqués dans un centre d'accueil (Circulaire du ministre de la Santé publique DGH/2017/D2/plan d'intervention psychosociale). De plus, chaque autorité locale devrait avoir un plan d'intervention psychosocial local (PIPS)). Dans un paysage dans lequel la planification d'urgence dans sa globalité ne reçoit pas encore l'attention qu'elle mérite, il n'est pas toujours facile de convaincre les autorités locales de la nécessité d'élaborer de tels plans. Utilité, efficacité et maniabilité sont essentiels à cet égard. Mais comment y arriver ? Que devrait être le contenu d'un tel plan ? Qui devrait idéalement écrire ces plans ?
Etat des lieux dans la Province d'ANVERS, Tinneke DEREYMAEKER, NOODPLANNING 2.0, #NIPlab, 12/01/2019
D'après une recherche effectuée dans la thèse dans le cadre d'une formation “Postgraduaat Rampenmanagement”, on peut conclure que le développement des plans locaux d'intervention psychosociale dans la province d'Anvers est en augmentation. Les autorités locales sont de plus en plus conscientes de leur responsabilité de fournir aux citoyens les soins et la sécurité nécessaires pendant et après une situation d'urgence. Dans ce contexte, on ne doit pas se concentrer que sur la sécurité physique (la victime est en sécurité), mais également sur la sécurité émotionnelle (la victime se sent en sécurité).
La recherche montre que 28 communes de la province d'Anvers (40%) ont intégré des éléments psychosociaux dans leurs plans d'urgence locaux, soit sous la forme d'un plan local d'intervention psychosociale distinct, soit en incluant ces dispositions dans le texte et/ou les annexes du plan général d'urgence et d'intervention. Ce pourcentage semble faible compte tenu des obligations existantes, mais doit être nuancé. Après tout, la recherche montre que tous les répondants n’ont pas la même idée de ce que signifie exactement le terme «PIPS». En outre, de nombreuses autorités locales sont actuellement en phase de démarrage, ce qui signifie qu'elles sont occupées par le sujet, mais n'ont pas encore écrit les dispositions dans un PIPS local. Lorsque ces autorités locales auront achevé leurs travaux, ce chiffre sera certainement beaucoup plus élevé.
Pour les petites communes, il n'est pas toujours facile de développer des réseaux PIPS locaux. Comme dans d'autres domaines, nous voyons que, là aussi, des partenariats sont conclus. Ces regroupements sont souvent formés par des régions voisines entre lesquelles d'autres formes de collaboration existent déjà (fonctionnaire planu partagé, même zone de police…). L'étude a révélé que, dans 39 communes de la province d'Anvers (56%), des collaborations psychosociales existent actuellement ou sont en cours d'élaboration.
La mutualisation est une nouveauté qu'on peut retrouver dans différents domaines, grâce à laquelle les relations intercommunales sont renforcées. Au niveau psychosocial également, de tels partenariats peuvent être certainement utiles, avec cette nuance qu’ils doivent avoir une attention suffisante pour le caractère local du réseau. La priorité du réseau PIPS local se base sur l'organisation d'un accueil rapide pour les personnes impliquées dans un centre d'accueil. Vu que ce réseau PIPS local est consituté de volontaires locaux, il est possible d'organiser un tel accueil à court terme et cette structure peut également être utilisée en cas de situations d'urgence à petite échelle. De plus, les volontaires locaux connaissent le contexte local (noms de rue, dialectes, sensibilités, etc.). Tout ça peut augmenter le sentiment de sécurité parmi les impliqués puisqu'ils se sentent entourés de personnes de la communauté locale. Dans le cas d’un appel dans une de ces communes, d’autres réseaux peuvent évidemment aider, mais ils ne sont pas censés remplacer le réseau local. En offrant un tel renfort, le réseau local reçoit un peu d'air, ce qui optimalise son fonctionnement.
Afin d'éviter que le plan psychosocial local ne devienne un paquet de documents qui, en pratique, restera sous la poussière dans l'armoire, la recherche a examiné quel serait le “contenu idéal” d'un tel plan. Nous avons ensuite comparé dans quelles mesures les plans existants (sous leurs différentes formes) répondaient à ce contenu idéal. On a pu remarquer que, dans les plans locaux actuels, l’accent est mis principalement sur la mise en place et l’organisation du réseau PIPS local. Vu que ce réseau devient également, dans la nouvelle circulaire, la priorité absolue au niveau local, il est important que le fonctionnement de ce réseau continue à être suffisamment préparé et élaboré. Par contre, le contenu du plan ne peut pas se limiter à cet aspect.
Une uniformité dans la forme des plans est souhaitable, avec la nuance qu'ils doivent rester suffisamment flexibles pour pouvoir être utilisés d'une façon adéquate. Les principes théoriques doivent être traduits dans une préparation efficace. Pour éviter de devoir réinventer l'eau chaude, la plupart des répondants à l'enquête étaient favorables à l'utilisation d'un canevas pour un PIPS local. Ce canevas a été développé en 2015 par le SPF Santé, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et constitue une bonne base pour les personnes qui doivent élaborer un tel plan sans aucune information. Cependant, ce canevas doit être mis à jour afin de se conformer aux dispositions de la nouvelle circulaire de 2017 et aux expériences des personnes sur le terrain.
Sur base de la recherche, il est conseillé de développer 2 documents:
Dans la thèse défendue, une proposition d'un tel canevas pratique est développée, sur la base des conclusions et des préoccupations formulées au cours de la recherche, dans laquelle tous les principes et organisations concrets de l'autorité locale peuvent être inclus. Cette proposition de canevas doit être finalisée au sein du SPF, qui doit prendre des décisions importantes quant à l'opportunité des éléments actuellement inclus dans la réglementation, mais qui sont souvent considérés comme “moins importants” dans la pratique.
Le fait que le contenu d'un plan local d'intervention psychosociale dépasse la création d'un réseau PIPS local implique qu'une connaissance plus large en planification d'urgence et en gestion de crise est nécessaire pour sa préparation et son suivi. Dans ce contexte, il est recommandé que le plan psychosocial local soit élaboré en collaboration entre le fonctionnaire planu et le CPSL. De cette manière, on peut garantir que le contenu du plan correspond aux principes généraux en matière de planification d'urgence et de gestion de crise, et que le CPSL connaît les principes du plan d'intervention au moment d'une urgence et peut les mettre en pratique. Dans ce contexte, des activités de sensibilisation devraient être organisées afin que toutes les parties concernées comprennent qu'il s'agit d'une responsabilité partagée. Ces plans et procédures doivent également faire l'objet de discussions avec les services de sécurité locaux et les autorités compétentes afin de pouvoir se déployer efficacement.
La responsabilité partagée ne s'applique pas seulement sur la prépartion des plans, mais également sur leur mise en oeuvre. Les exercices peuvent être un moyen utile de garder le réseau actif et de mettre en pratique les procédures et les principes. Dans ce but, on peut penser aux exercices d'alerte, mais également aux exercices de déploiement afin que les volontaires puissent exercer leur rôle dans la pratique. Comme c'est le cas pour la rédaction du plan local, ces exercices psychosociaux sont idéalement préparés et organisés en partenariat entre le fonctionnaire planu et le CPSL. De tels exercices peuvent être liés à un autre exercice de planification d'urgence multidisciplinaire, mais des exercices spécifiques du réseau PIPS local peuvent également être organisés.
Dans ce contexte, comme bonne pratique, on peut prendre exemple sur une nouvelle méthodologie d’exercice utilisée par les communes de la zone de secours du Rivierenland. Ce concept d'exercice consiste à organiser un grand exercice PIPS chaque année, auquel tous les volontaires des réseaux locaux de ces communes peuvent participer. Pendant une demie-journée, on joue plusieurs scénarios, pendant lesquels certains volontaires assument leur rôle en situation de crise alors que d'autres volontaires contribuent à l'exercice en jouant le rôle d'impliqués. De cette manière, les personnes s'entraînent “en sécurité”, puisqu'elles exercent leur fonction en présence de collègues du PIPS et non avec des “tiers”. Les personnes qui préfèrent ne pas occuper un rôle, peuvent participer en tant que simulateur et acquérir ainsi de l'expérience en observant les actions des joueurs et en ressentant de l'autre côté. Ce type d'exercice a été organisé en 2017 (à Heffen) et en 2018 (à Puurs) et sera réorganisé en 2019 dans une autre commune de la zone concernée.
On peut conclure que les autorités locales sont de plus en plus conscientes de la manière dont elles peuvent remplir leurs obligations en matière de sécurité vis-à-vis des citoyens. La concrétisation des tâches d'une autorité locale dans l'intervention psychosociale, telle que stipulée dans la nouvelle circulaire ministérielle PIPS de 2017, y contribue certainement.
Cependant, le travail est loin d'être terminé: de nombreuses autorités locales sont encore en phase de démarrage de leur PIPS et nécessite un soutien efficace. Dans la province d'Anvers, ce soutien est fourni par le PSM, qui effectue un travail très important dans ce domaine. Cependant, les villes et les communes devraient également pouvoir commencer à élaborer et/ou mettre à jour leurs plans locaux d'intervention psychosociale sans ce “soutien adapté”. Le manuel et le cadre mentionnés dans les paragraphes précédents peuvent aider. Le fonctionnaire planu peut également jouer un rôle de soutien majeur dans ce domaine en aidant le CPSL à rédiger le plan et en organisant des exercices pour tester et maintenir les dispositions du plan. En tous cas, le CPSL ne doit pas se sentir seul !
Lire l'article original, 'Het lokaal psychosociaal interventieplan: het zoveelste bundeltje papier in de noodplanningskast ?' sur le site NOODPLANNING 2.0, https://noodplanning.weebly.com/blog/het-lokaal-psychosociaal-interventieplan-het-zoveelste-bundeltje-papier-in-de-noodplanningskast
NOODPLANNING 2.0 est un blog créé par des Planus de communes de la Province d'Anvers :